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Pourquoi ne pas juste dire « merci » ?

· 3 min

Pour celles et ceux qui me suivent sur Twitter, vous savez déjà que je suis un fervent défenseur de la solution vélo, d'autant plus dans ma ville : Paris.

yehudamoon-2017-03-20

Depuis quelques semaines, l'application du plan vélo par la mairie de Paris mis en avant dans la presse par la fermeture des voies sur berge ou encore les travaux d'aménagement rue de Rivoli, créé des émois sur les réseaux sociaux.

On en arrive à une situation absurde où, plutôt que d'être critique sur les origines réelles des bouchons et de la pollution, on en arrive à critiquer les aménagements visant à les réduire.

Aussi pour moi c'est un sujet récurrent de discussion avec des amis et des membres de ma famille, plus ou moins concernés par le sujet ou pas toujours au fait de la réalité du quotidien des parisiens vélotafeurs.

La remarque de ma tante (que j'adore !) ci-dessous, suite à la publication d'un post Facebook de Paris en Selle, n'est qu'une illustration parmi tant d'autres :

Question: combien de personnes feront du vélo cet hiver ? Sous la pluie et les intempéries ? Je ne trouve pas raisonnable ce qui se passe aujourd’hui. Il faut trouver un équilibre entre les voies piétons, cyclistes et automobiles et cesser une mauvaise ambiance dans la capitale.

Ma réponse sur Facebook, rédigée sur mon téléphone, d'une traite :

Chère tata, je circule à vélo dans Paris et sa région depuis plus de 3 ans maintenant, avec d'abord un vélo trop petit pour moi, puis un Velib' et enfin un vrai bon vélo adapté à ma morphologie, résistant, fiable et confortable. Je n'ai qu'à de très rares occasions abandonné ma monture à cause du froid ou de la pluie. Pourquoi "très rare" ? Non pas par masochisme et fierté mal placée, mais parce que circuler à vélo est un moyen de déplacement furieusement efficace, quelque soit la météo. Bien sûr, comme beaucoup de monde avant moi, je me suis fait avoir au premier hiver : j'ai eu terriblement froid aux mains et aux orteils. Une vrai torture ! Et puis, j'ai acheté des chaussettes et des gants adaptés. Bien sûr, j'ai été mouillé, très mouillé au premières grosses pluies. Et puis j'ai appris à organiser mes trajets selon le bulletin météo (partir 15 minutes avant ou après une grosse averse) et j'ai investi dans un minimum d'équipement (casquette imperméable + vêtements de pluies légers, roulés dans mon sac). Faire du vélotaf n'est pas une amourette d'été, oubliée en octobre, mais bien un moyen de déplacement de tout l'année.

D'autre part, il faut savoir que - contrairement à ce que pourrait laisser croire certains médias en quête de buzz - il y a très peu de pistes cyclables de qualité dans Paris. Et ce ne sont pas celles-ci qui sont la causes des bouchons : c'est l'excès de véhicules individuels et ça fait des années que ça dure.

Aujourd'hui, de nombreuses personnes ont opté pour le vélo en tant que moyen de transport principal pour : déposer les enfants à l'école, aller au boulot ou encore faire les courses. Pour ceux là, il s'agit sans doute d'une prise de conscience écologique mais aussi et surtout de pragmatisme : efficacité et économie ! De plus, ces milliers de personnes qui circulent à vélo dans Paris réduisent d'autant le trafic automobile.

Aussi, plutôt que de critiquer leur demande d'avoir de vraies pistes cyclables, sécurisées, pourquoi ne pas les remercier ? Pourquoi ne pas les remercier de prendre si peu de place sur la voie de circulation générale ? Donc plus de place pour les transports d'urgence, les taxis ? Pourquoi ne pas les remercier de libérer un strapontin dans les transports en commun ? Pourquoi ne pas les remercier de réduire le taux de pollution ? Pourquoi ne pas juste dire "merci" ?

Arnaud, ton neveu qui t'embrasse fort.

(Source du comics)

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